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Plaidoyer pour l'interopérabilité

18 janvier 2022

Vous avez dit système de mobilité interopérable ? 

Nous sommes 5, nous avons donc 5 vélos à assistance électrique et un tricycle couché biplace -  lui aussi avec assistance - parfait pour nous vu les distances et la topographie de nos déplacements du quoyidien. Et bien pour ces 6 engins à moteur, provenant de 3 "fournisseurs" : 

  • J'ai 5 modèles de batterie différents,
  • Je dispose de 6 chargeurs utilisant 2 types de prises iincompatibles entre elles,  j'en utilise 2/3 max, un de chaque "fournisseur",

 

  • j'ai 1 écran de contrôle fixe, 4 écrans amovibles de 2 modeles/type différents incompatibles entre eux.

Tout ce matériel, je l'ai bien sur acheté, je le sous-utilise, et je ne suis même pas "résilient" en cas de panne malgré un parc déjà conséquent. 

Et cela ne s'arrête pas là :

  • j'ai 2 systemes de fixations d'acccesoires :  donc un rack arrière ne va que sur 2 vélos, au mieux...
  • j'ai 4 ou 5 modeles différents de lumieres avant / arrière
  • je ne sais pas combien de diamètre de tige de selle j'ai, mais je parie que ce nombre est supérieur à 1,
  • Etc, etc...

Cet exemple personnel montre toute la valeur mais aussi la difficulté de l'interopérabilité dont la valeur est fortement ancrée du coté de l'utilisateur, mais n'apporte que complications et contraintes au constructeur (mais parfois des économies a la fabrication / conception, non ? )...

Pourtant même si le "business case" est évident dans un monde aux ressources finies, de nombreux constructeurs préferent faire des ventes a bas coûts façon "fire and forget". Les opérateurs urbains de micromobilité eux, commencent a le comprendre, eux qui cherchent à maximiser l'usage des objets roulants (je ne dis pas qu'ils y arrivent bien hein !) et qui cherchent aussi à minimiser le coût de leurs opérations, tôt en proposant le meilleur service à leurs clients.

Ne pas confondre interopérabilité et compatibilité

Par ailleurs, nous vivons dans un monde interopérable sans nous en rendre compte la plupart du temps. 

Quand vous prenez des billets avec une carte de crédit dans  n'importe quel automate bancaire..

Quand vous envoyez un mail de votre serveur préféré, quand vous lisez un PDF sur votre ordinateur... (ou serions nous aujourd'hui sans internet, pinacle de l'interopérabilité, non sans tensions et menaces des silos monopolistiques fermés.

Mais aussi quand vous changez une roue sur votre voiture, tous ces gestes usuels reposent sur un gros travail prélable d'interopérabilité

Par contre, nuance,  ce qui vous permet de prendre le metro de la RATP puis un RER de la SNCF avec le même ticket / Pass, n'est pas un exemple d'interopérabilité car une partie du protocole sous jacent (caluypso) est FERME. On doit alors parler de COMPATIBILITE entre 2 systemes.

Ainsi on peut mieux comprendre la définition de l'interopérabilité :

 

On entend par interopérabilité la capacité à rendre compatibles deux systèmes quelconques. L'interopérabilité nécessite que les informations nécessaires à sa mise en œuvre soient disponibles sous la forme de standards ouverts.

Les outils et disciplines de l'interopérabilité 

Il n'y a pas de magie mais bien des architectures plus ou moins visibles : des protocoles (radios, de communication, de messagerie) d'un coté, et des interfaces normées de l'autre (pensez à une prise de courant, un sytème de fixation). Pendant longtemps le seul moyen d'espérer avoir un système interopérable était de se réunir entre "sachants", de définir une norme et de forcer les acteurs à l'utiliser.

Ce n'est plus le cas,  les méthode de collaboration héritées du free software font exploser le potentiel de  l'interoperabilité sans forcément la garantir. L'écosysteme est régi par un régime dit de "permision facultative" : chacun peut publier son protocole, son interface ouverte sans demander l'autorisation a qui que ce soit,; c'est ainsi qu'est né le protocole HTTP synonyme d'intéropérabilité de l'internet qui vous permet de lire cet article...

La Fabrique des Mobilités, qui nous accompagne sur l'eXtrème Défi,  s'est déjà frotté avec succes à cete discipline ici, ou  

L'intéropérabilité pour penser l'objet roulant au delà de l'objet roulant

Vous l'avez compris, la maximisation de l'interopérabilité, entre objets roulants, pour la motorisation, les batteries (courant, taille, prise, modularité) pour les protocoles de charge, les pieces communes (roues, tubes ? ...), les fixations,  etc est vitale pour espérer atteindre nos objectifs defficacité économique et énergétique, et cela rapidement. 

Chaque Acteur, Candidat ou Compagnon, est non seulement libre de proposer son protocole, sans autorisation préalable, comme sur internet mais même encouragé a le faire, a publier. A chacun de saisir l'oportunité et d'en faire la "norme". 

Le Jury de l'eXtreme Défi y sera plus que sensible ($$)..

C'est un Défi dans le Défi (eXtrème on vous avait prévenu !). Les équipes candidates n'ont pas le choix que de collaborer pour raisonner "au delà du véhicule" et prévoir une interopérabilité eXtrème en travaillant collectivement comme un opérateur  de mobilité - que dis je - MIEUX que les opératieurs de mobilité le font aujourd'hui... 

Il nous faudra devenir maîtres à créer et créer et gérer des FORMATS OUVERTS et des INTERFACES OUVERTES dés le 21 Mars, et pourquoi pas dès maintenant ? 

 

Embarquement immédiat !