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Quel niveau technologique pour les véhicules intermédiaires ?

Sont-ils LowTech ?

19 novembre 2024

Le cahier des charges de l’eXtrême Défi décrit un espace pour des nouveaux véhicules : léger, efficient, simple, reconditionnable, à durée de vie longue et économique. A la fois flou pour donner des marges de manœuvre et précis dans son objectif global, ce cahier des charges pourrait s’exprimer également en termes de valeur, notamment valeur d’usage.

Les véhicules intermédiaires respectant ce cahier des charges apportent un certain pourcentage de la valeur d'usage d'une automobile (probablement 70-80 voire 90%) toute en réduisant fortement les externalités d'un facteur 10. En effet sur des parcours quotidiens, la moindre puissance et la vitesse limitée impactent les temps de trajet de l’ordre de 10-20% (lien vers le widget énergétique).

Ces capacités de réparabilité et de reconditionnement impliquent l’utilisation de certaines matières, technologies et d’un design spécifique de ces véhicules. Les utilisateurs pourront alors facilement comprendre le fonctionnement du véhicule, voir et identifier chaque composant, réaliser un diagnostic simple et rapide, réparer et maintenir eux-mêmes ou dans un cercle proche et réaliser certains travaux pour faire évoluer leur véhicule eux-mêmes ou dans un professionnel de proximité.

Ces capacités à s’approprier leur véhicule, à comprendre son fonctionnement et les différents composants sont obtenus en travaillant le design du véhicule dans son ensemble mais également le système productif associé. Un des objectifs est donc de réussir à impliquer un pourcentage intéressant d’utilisateurs. Cette encapacitation peut être réalisée à titreindividuelle en fonction des compétences et de la formation de l’utilisateur, mais aussi de la documentation fournie par le constructeur. Elle peut être aussi étendue à une communauté permettant à l’utilisateur de s’approprier son véhicule. Dans ce cas, le véhicule devient un média incitant à développer de nouvelles coopérations sociales dans une association locale par exemple. Illich parle alors de technologies conviviales, rejoignant le concept d’objet lien.

En d’autres termes, le choix des technologies n’est pas réalisé pour être low ou high mais pour offrir une encapacitation conviviale, fournir 70% de la valeur d’usage d’une automobile tout en réduisant d’un facteur 10 les externalités négatives. Ne cherchant pas la performance, ce nouvel objet technique associé à un nouveau système productif se révèle beaucoup plus robuste aux crises à venir au sens d’Olivier Hamant, puisqu’il sera assemblable, maintenable et réparable par l’utilisateur ou sa proche communauté. S’inspirer du vivant « développer des interactions et de la coopération, pour favoriser la robustesse ».

Source image : lien